Le mois passé, je suis parti en stop dans le Sud de la France, bâté d’un gigantesque nécessaire de voyage : trois sacs volumineux, une tente, un balai dégueulasse et vingt litres de colle. J’ai énormément marché. J’ai « campé sauvage » toutes les nuits. Puis j’ai rejoint mon ami Frédéric à Saint-Tropez. Nous nous sommes baignés en burkini comme de très vieux barakis. Le lendemain, nous avons pris un bus pour Saint-Raphaël. Nous nous sommes fait chasser de la plage par de méchants policiers. La nuit, ça a gueulé. Frédéric m’a foutu une tarte. Je l’ai quitté. Le matin, je me suis fait réveiller par d’autres méchants policiers car je pionçais comme un connard dans la tente installée n’importe comment dans le jardin chez les gens, juste à côté de la fenêtre de leur cuisine. Ma douce s’inquiétait pour moi alors je suis rentré d’une traite, les vêtements en lambeaux. J’évite soigneusement d’évoquer les moments les plus sales du voyage car je tiens à conserver intacte mon image de dandy mondain.