C’est pas très drôle, mais ça m’est vraiment arrivé

Ça a débuté comme ça. Je me baladais sur l’avenue, le cœur ouvert à l’inconnu, quand plusieurs bougnoules de vingt mètres de hauteur ont surgi de nulle part. Ils étaient nus. Ils étaient mille. Ils couraient en ma direction. Ils couraient vite. Pris d’une peur panique, je me suis enfui. A alors commencé une interminable course-poursuite dans les rues de Liège. Ils étaient horribles. Leurs yeux étaient révulsés et leurs dents mal rangées. De leurs nez épatés s’échappaient des torrents de pus bouillant. Ils hurlaient rageusement du Tonton David à s’en élargir les commissures jusqu’aux oreilles. Le bruit de leurs couilles qui claquaient contre leurs cuisses m’assourdissait. L’odeur de merde chaude émanant de ces colosses d’ébène était tellement forte que j’avais l’impression d’en bouffer des barquettes entières. Ils crachaient aussi du feu par le cul. Ils venaient sans doute de Matonge et étaient très certainement au chômage. Pourquoi me poursuivaient-ils ? Pourquoi moi ? Étais-je en train de vivre mes derniers instants ? Ces questions m’ont obsédé les six mois pendant lesquels j’ai couru jour et nuit sans relâche pour échapper à ces singes monstrueux. Et c’est ce matin que cette course folle a pris fin. Distrait par le sommeil, je me suis arrêté pour renouer mes lacets. Ils m’ont encerclé et m’ont demandé du feu. Je leur ai répondu que je n’avais pas de briquet sur moi et que de toute façon l’usage d’un briquet n’est pas nécessaire quand on chie du feu par le cul. Ils m’ont dit qu’ils oubliaient tout le temps qu’ils chiaient du feu par le cul, un peu comme quand on cherche ses lorgnons alors qu’ils trônent sur notre nez, m’ont remercié quand même et ont pris congé. Finalement, ils étaient noirs mais ils étaient sympa quand même. Ça s’est plus ou moins passé comme ça.

Une belle journée à vous, moi je vais dormir !

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